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ÞÏíã Mar-06-2009, 01:39 PM   ÇáãÔÇÑßÉ147
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ÇáÚÖæíÉ: 19513
ÊÇÑíÎ ÇáÊÓÌíá: Sep 2006
ÇáÏæáÉ: ÇáÅãÇÑÇÊ
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 724
ÈãÚÏá : 0.11 íæãíÇð


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02 mars 2008

254- Retour à la poésie …avec Halima Semra (1)

Constantine
Constantine
Muse des amoureux de l’insolite
Constantine
Muse des personnages mythiques
Ton rocher, ton canyon, ton ravin, tes ponts qui enjambent
Tes gorges profondes, font de toi
la Muse des passants
Eblouis par ta vision prenante, austère, inoubliable.
Te parcourir, c’est avoir le cœur lourd de chagrin,
Pour tes quartiers-naufrages.
Tu t’en fus sombrer en ruines…non prestigieuses,
En ruines-sacrilège.
Ton âme millénaire erre au-dessus du Rhumel assoiffé,
A la recherche de son passé de déesse authentique.
Pathétique vestige de deux cyprès surplombant
Les toits de maisons vétustes.
Les abeilles ne butineront plus dans cette impasse de mon enfance,
Maison des Tanneurs.
Où sont tes ruelles odorantes, jadis animées par une vie fraternelle, solidaire ?
Je cherche en vain un jardin suspendu au gouffre.
Tu continues à hanter mes rêves,
Et je rêve de te voir resurgir de l’abîme.
Constantine,
On s’éloigne de toi, en oubliant le départ.
On te remémore, toi qu’on quitte sans le vouloir.
On te revoit avec une tendre émotion,
D’où qu’on revienne : hauts lieux de « culture », de « liberté ».
Mais c’est en ton sein que les mots de dignité et de liberté ont été vécus
Depuis la Numidie glorieuse.
Constantine,
On te veut revivre, non pour la nostalgie,
Mais pour ta fierté légendaire.
08 Mars 2002


04 mars 2008

255- Retour à la poésie …avec Halima Semra (2)

El Hourya*
J’écris ton nom avec tant d’émotion, car
Tu représentes plus que ce mot divin,
Béni d’entre toutes les valeurs humaines.
Tu représentes plus que ton allure majestueuse
Qu’on aperçoit de loin, perché sur le plateau du Coudiat.
« Vous voyez cet imposant édifice ? C’est El Hourya ! »
En fait, c’est le cœur qui l’aperçoit en premier.
Notre lycée, notre prime jeunesse.
Souvenirs lointains, tendres, immuables.
Ils sont là, ancrés en chacune de nous. Epoque bénie des cieux, époque faste de l’Algérie.
Nous l’avons connue, vécue, bue.
C’est l’empreinte d’enseignants inoubliables
Par leur dévouement, leur honnêteté envers l’enseignement et les élèves. Certains cocasses n’en étaient pas moins rassis.
D’autres, imperturbables scientifiques ont presque
Fait aimer des matières « exécrables »
A beaucoup d’entre nous.
Et si tels nous ont fait rêver, fantasmer avec
Les récits d’éternels amours : Tristan et Iseult,Titus et Bérénice, Kaïs et Leïla…sans oublier
Nos si talentueux auteurs algériens : Dib, Feraoun, Kateb,…
D’autres encore ont marqué par leur douceur, leur générosité
Ou leur franc-parler.
Amitiés tendres d’une époque qui appréhendait
Un futur incertain, mais attendu. Un monde d’adultes.
Mémoire parfois défaillante, mais cœur toujours vivant.
Envolées, dispersées, disparues, retrouvées, nous sommes
Toujours les dignes filles d’El-Hourya.
Mars 2001
* Lycée El Houriya de Constantine, ancien Lycée Laveran



06 mars 2008

256- Retour à la poésie …avec Halima Semra (3)

« Les braves gens n’aiment pas
que l’on suive une autre route qu’eux »

Incompris. C’est le mot qui m’est spontanément venu
Quand j’appris ton mal.
Décidément, il est dit qu’il est toujours
Trop tard quand on veut bien faire.
Jusqu’au bout, tu auras fait
Un pied de nez à tous.
Ton orgueil, ton immense sensibilité
T’auront fait quitter ce monde
Si cruellement.
Tu dois encore et toujours – mais
Plus sereinement – te moquer de nos travers.
Et tu auras toujours raison.
Septembre 1999

A toi Rachid
Se peut-il que tu nous ais quitté, voilà déjà…
Se peut-il que tu ne nous offriras plus de tes écrits :
Forts, sans complaisance, sans condescendance.
Se peut-il que tu ne verras plus l’Algérie
Cette Algérie que tu portais en toi ?
Ton image d’un homme serein, mais qui brûlait
Intérieurement de sentiments justes, humains.
Ta voix, tranquille, mais qui disait si fortement
Cette passion de fraternité, de paix, mais jamais
D’abdication.
On te sentait un homme droit, une personne qu’on
Aurait aimé avoir pour frère, pour ami : qui nous aurait
Prodigué amitié, confiance, honnêteté.
Ton immense simplicité égalait ton talent d’écrivain.
Rachid :
Homme d’honneur et de générosité,
Les cicatrices ne se referment jamais tout à fait :
Elles saignent encore de t’avoir perdu, et de savoir
Que tu souffrais de vivre…et de mourir loin de l’Algérie.
Malédiction du pays et des hommes ? !
Un jour, un jour Dieu nous permettra de parler
Ensemble de ce…monde.
Juin 1997
Homme…
Homme, ton chant me poursuit, pitoyable
Chant d’un marin bravant les eaux profondes.
La mer est cruelle, le ciel imperturbable :
Ton regard hagard défit et s’y fonde.
Homme, tu voulus la justice, tu réclamas la vérité.
Sous quel jour t’est-elle apparue cette vérité autre :
Quand cet autre toi-même, l’homme, t’a trompé
En voulant détruire ta foi, ton amour en lui ?
Homme, tu résistas, tu disparus sans mourir,
Et tu revins sans joie.
Tu continuas le combat,
Pour qui, pourquoi ?
Acharné, jamais las.
Pour vaincre l’injustice, toujours le combat.
Homme, je t’aime pour ce que tu fus :
Un fou, un poète, un Homme.
Sans cesse blessé, sans cesse à l’affût
D’un monde, étrange ? d’Hommes.
Homme, ton chant fini m’a fait mal.
Car, n’est-ce pas aussi la fin de l’espoir ?
Pourtant, je continuerais à croire.
A ta merveilleuse et cruelle histoire d’Homme.
1986

08 mars 2008

257- Retour à la poésie …avec Halima Semra (4 et fin)

A Sakina
A pas feutrés, tu passais.
Comme pour ne pas déranger.
Le travail, toujours le travail. Problèmes, faux problèmes, exaspération, satisfaction, colère, incertitude.
Parfois même peur et lassitude.
Et tout ce bouillonnement – à la stricte image de l’Algérie – empiétait sur l’amitié, et même sur cette chose qu’on nomme humanité.
Nous n’avons pas eu le temps d’être plus proche de toi.
Ce temps qui se rit de nous et qui a tout son temps pour nous anéantir.
Pourtant, nous avions – sincèrement – fait le vœu d’être plus présentes, lorsque nous avions appris ton mal.
Mais pourquoi est-ce arrivé au moment où l’Algérie était gagnée par une malédiction sans précédent ?
Evidemment, il n’y a aucune réponse.
Désespérément aucune.
Aujourd’hui, jour de vacances.
Je contemple cette université : vide, sans âme, parce que sans étudiants.
Il y a 25 ans, nous étions étudiants…
Dieu, que ce lieu – source de pensée et de sagesse – est à mille lieux de cette noble mission.
Existera- t- il encore une génération qui, à l’instar de la nôtre, sera pleine d’espoir, de projets, d’amour, de générosité ?
Existera-t-il encore des jeunes qui n’auront pas que la rancœur, la peur, l’appréhension d’un avenir incertain, pour ne pas dire sombre ?
Cette université, ce pays.
Ce monde.
Tu y as certainement pensé, pensé et pensé toi aussi.
Mais que valait tout cela devant l’inévitable, l’irréparable, semblais – tu dire, et qui est la mort ?
Sans doute, sans aucun doute rien.
Et pourtant, par delà le désespoir et l’impuissance, je continue à croire que cette terrible chose n’est pas une fin, et que, un jour, nous aurons à nous retrouver.
Nous n’étions peut-être pas très proches, mais j’appréciais – outre ta gentillesse- qu’à chaque rencontre, tu portais sur le monde des propos sereins et sans amertume.
Et c’est cela qui faisait ton courage et ta dignité.
Décembre 1995
SEMRA Halima, de Constantine













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